Vice-présidente de l'AAEENA, inspectrice générale de l'Administration de l'Éducation nationale et de la Recherche, nous avons rencontré Myriem Mazodier. Entretien avec une experte à la vitalité débordante.
Le principal trait de votre caractère ?
La curiosité. Enfant j’étais une redoutable questionneuse. J’ai passé le concours de l’ENA par curiosité.
Un livre de chevet ?
Stendhal et Proust. Ces écrivains ont un goût du bonheur que j’affectionne particulièrement, et je peux les relire et encore les relire.
Une ville qui vous ressemble ?
J’aime passionnément Paris, même si je ne me permettrais pas de dire que la ville me ressemble !
Une rencontre qui vous a marquée ?
Le menuisier du village où je passais mes vacances enfant parce qu’avec beaucoup d’humour, il répondait sans langue de bois à toutes mes questions et qu’il était très créatif. J’ai compris grâce à lui que j’étais peu douée pour les travaux manuels et artistiques et que j’avais intérêt à passer des diplômes !
Votre plat préféré ?
Le chocolat. A l’idée d’un gâteau au chocolat noir, moelleux, et fondant, je salive.
Vos films fétiches ?
Le train sifflera trois fois, Autant en emporte le vent, Huit et demi, Bagdad café, Le seigneur des anneaux, Little Miss Sunshine, …
Votre modèle ?
Ma mère pour laquelle j’ai une grande admiration (comme ma grand-mère, elle a été résistante sous l’occupation) m’a toujours incitée à refuser tout modèle unique et à retenir les idées, les attitudes intéressantes d’où qu’elles viennent. J’ai sans doute hérité d’elle un certain mépris du conformisme et de la méfiance vis-à-vis des pouvoirs établis.
Une devise ?
Je n’en ai pas, même si celle de l’ENA « Servir sans s’asservir » me parait une bonne devise au niveau professionnel.
Ce dont vous êtes la plus fière ?
Quelques décisions courageuses qui n’étaient pas celles du courant dominant et qui se sont avérées bonnes. Mais surtout d’avoir permis à d’autres (collaborateurs, stagiaires) de se réaliser, de s’épanouir et d’améliorer la qualité du service public. La grande force de la fonction publique, c’est la diversité de ses agents. C’est un atout que de ne pas choisir ses équipes.
Ce que vous regrettez ?
Pas de regrets qui me viennent à l’esprit. J’aurais pu avoir une autre vie, mais j’y réfléchis rarement, voire pas du tout. C’est le futur qui m’intéresse.
Un conseil que vous donneriez aux jeunes ?
Je leur dirais d’avancer le plus possible, de ne pas rester sur leurs petits problèmes, de construire leur avenir. Il faut laisser le passé derrière soi et nourrir le présent de ses réflexions sur un futur solidaire.
Le jour où vous avez eu le plus peur ?
Au retour d’un voyage en Chine de ma promotion, quand les hôtesses de l’air nous ont prévenus (en bégayant) qu’un très grave accident technique imposait un atterrissage d’urgence et nous ont demandé d’enlever chaussures et manteaux pour descendre par le toboggan. Le silence de mort qui régnait dans l’appareil était impressionnant.
Votre temps libre ?
En dehors des activités associatives, je vois des amis, je lis, je randonne, je suis des conférences, et notamment celles du Palais de la Découverte, du Collège de France, …
L’endroit où vous avez préféré travailler ?
J’ai pris beaucoup de plaisir à travailler dans tous les postes que j’ai occupés. Je garde un excellent souvenir de mes fonctions de secrétaire général d’un organisme de 4500 agents. Mais le travail interministériel de conception de politique a aussi ses charmes ; quant au travail d’inspection, il correspond bien à la curiosité qui est la mienne. J’ai terminé ma carrière en auditant l’aviation civile, l’IFREMER et le Collège de France…
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