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Entretien avec Camélia NTOUTOUME-LECLERCQ réalisé par Catherine DUBOSCQ pour la Commission Femmes

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Commission Égalité Femmes-Hommes

20/02/2018

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Entretien avec Camélia Ntoutoume-Leclercq

Conseillère à la Primature, directrice de l’information gouvernementale au

secrétariat général du gouvernement gabonais.,

réalisé le 19 janvier 2018 par Catherine Duboscq


Camélia Ntoutoume-Leclercq est depuis 2010, conseillère à la Primature, et directrice de l’information gouvernementale au secrétariat général du gouvernement gabonais depuis 2014. Au titre de ses fonctions, elle a dirigé notamment le comité communication-presse de l’AGOA lors du forum USA/Afrique en 2015, le comité communication pour la journée internationale de la femme et la journée nationale de la femme gabonaise en 2016 et le séminaire panafricain sur les partenariats public/privé sur le thème « quels enjeux pour l’Afrique ? ».

Son parcours est marqué par un engagement associatif particulièrement dynamique : vice-présidente de la fédération africaine des anciens élèves de l’École nationale d’administration (ENA-Afrique), administratrice du CELSA Paris Sorbonne Alumni, présidente fondatrice de l’association PACA Paludisme éducation et autonomisation de la personne handicapée,… 

Elle représentera la fédération africaine des anciens élèves de l’École nationale d’administration lors de la réunion le 25 juin2018 de la confédération des anciens élèves de l’Ena, et participe de manière active à l’organisation de ce prochain évènement. 


Camélia, ton CV met en avant une formation sanctionnée par pas moins de quatre masters, (commerce, communication et sciences politiques) et deux années de formation à l’Ena (promotion Émile Zola). Qu’est-ce qui t’animait pour assumer toutes ces formations, parfois conduites simultanément ?


Après avoir passé le bac au Gabon, je souhaitais faire des études commerciales en France. La situation dans mon pays était alors morose. Je pensais qu’une économie dynamique passait par une bonne vitalité des entreprises. J’ai donc commencé par un BTS d’action commerciale, simplement parce que je suis la dernière d’une fratrie nombreuse et que je devais me limiter à des études courtes.


Mais mon intérêt, je devrais dire ma passion, s’est toujours porté sur la science politique et la communication. Ma détermination était forte d’aller au bout de ce désir. BTS en poche, j’ai continué à l’ESARC-CEFIRE d’Aix-en-Provence pour obtenir un master en management d’entreprise, puis intégrer par la suite l’IEP d’Aix-en-Provence où j’ai été diplômée en Ingénierie politique puis d’un master de politique comparée, complété ensuite par un master en information et communication préparé au CELSA en même temps que l’Ena. Dans tout cela, l’Ena fut comme un aboutissement ! Ce fut une période faste, dynamique, stimulante et aussi souvent exténuante ! Période pendant laquelle je me suis également mariée et eu mes premiers enfants. 

Chaque étape que je franchissais était une victoire collective que mes enfants résumaient par un « on a gagné ! »

.

Et quel est le dénominateur commun de ces années d’études ?


L’Afrique, bien-sûr ! Comment rendre service à mon pays, si ce n’est par une très bonne formation ? Mes sujets de recherche pendant ces années d’études mettent en évidence cette construction rapide mais méthodique d’un profil professionnel très qualifié mais aussi particulièrement engagé. J’ai ainsi travaillé sur l’influence culturelle en matière de management dans les entreprises africaines, rédigé un mémoire sur les relations sino-africaines, réfléchi sur la communication entre les entreprises et les institutions…


Au final, la question du leadership est devenue centrale pour moi. C’est pourquoi je continue d’une autre façon ma formation, en ayant suivi par exemple en 2016, le cursus proposé par le département d’État américain aux visiteurs internationaux sur le leadership, notamment les leaders émergents.


Vient alors le temps du retour au Gabon. Quel était ton projet ?


En 2010 je rentre en effet, mais avec mari et enfants ! Et avec un projet : créer l’équivalent du SIG en France. C’est l’époque du Grand réveil, le « Gabon émergent ».


Projet manifestement conduit avec succès. Tu es aujourd’hui conseillère à la Primature et directrice de l’information gouvernementale !


Oui. Pour moi, la difficulté ou l’échec ne peuvent être que temporaires, il faut se relever, toujours, travailler, apprendre et comprendre de ses difficultés. J’ai toujours la volonté d’y arriver. Pas d’autre choix !


Cela veut dire que je me suis heurtée dès mon arrivée à de nombreux obstacles : pesanteurs traditionnelles et administratives, besoin d’un renforcement de capacité pour la communication publique ; absence de certains supports, de méthodes et de stratégie. Grâce au concours de ma hiérarchie et le dynamisme de mon équipe, j’ai œuvré avec patience, humilité et sens de l’écoute, pour renforcer les capacités stratégiques du gouvernement et des communicants publics, et guider le changement de culture et la perception de ce noble métier. Mais rien n’est jamais gagné en la matière !


As-tu connu des difficultés particulières liées à ton statut de femme ?


Je peux dire que ma chance est d’être revenue avec un projet professionnel, dans un domaine très précis. Car bien-sûr, les femmes énarques ont du mal à être visibles. Leurs compétences sont reconnues, sollicitées mais pas souvent valorisées. On parle au Gabon de la « décennie de la femme » mais il y a encore un déséquilibre dans l’accès aux postes décisionnels ! Et pour ce qui me concerne, rien n’est jamais acquis.


C’est pourquoi, je milite fortement pour l’engagement des femmes. Je défends deux causes au fond, l’Afrique et les femmes. Je dirai même que le leadership féminin en Afrique est devenu mon combat ! En cela, il exprime la synthèse de mon parcours.

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